156 ANECDOTES HISTORIQUES VENITIENNES

 

SIORA MARIA DE TOLA ET LES MARIONETTES

LES "CASSELIERS"

LES PREMIERES FOURCHETTES DE TABLE

LE MEDAILLON DE MARBRE A SAN PANTALEONE

LES BLASPHEMATEURS

LE PAVEMENT DE LA PLACE SAINT MARC

LA LOGGETTA DU CAMPANILE DE SAINT MARC

LES PUITS DE LA PLACE SAINT MARC

L'USAGE DES CHEVAUX DANS LA CITE

LES MARCHS

I

SIORA MARIA DE TOLA ET LES MARIONETTES

C'était la tradition de célébrer les mariages de nos pères dans la cathédrale San Pietro di Castello, le 31 janvier, jour anniversaire de la translation du corps de Saint Marc . C'est avec solennité que les épouses y portaient, dans des petits coffres, leur trousseau nuptial.

Au Xème siècle, quelques pirates venus d'Istrie ou de Trieste envahirent l'église au milieu des célébrations et ravirent les épouses avec leurs dotes, les embarquant dans des navires qu'ils avaient préparé sur la rive et prenant précipitamment la fuite.

Les vénitiens, s'étant réveillés de leur première surprise, poursuivirent les kidnappeurs et, la veille, ou même le jour de la Purification de la Vierge, les battirent, retenant de force leur proie.

Pour commémorer cet épisode, il fut décidé que le doge accompagné de la dogeresse devraient visiter l'église Santa Maria Formosa, en grande solennité ; elle est justement dédiée à la Purification. En outre, il fut institué la célèbre fête des Maries, au cours de la quelle douze jeunes filles, appelées Marie, richement vêtues, ornées d'or et de bijoux, dans des barques bien décorées, au milieu de musiques harmonieuses, parcouraient les canaux de toute la ville pendant les huit jours qui précèdent la Purification. Ce jour là, avec le doge et sa suite, elles se rendaient à l'église S. Pietro di Castello, écoutaient la messe, puis se dirigeaient ensuite à l'église San Marco où elles recevaient les cierges bénis. Pour finir elles allaient visiter Santa Maria Formosa.

Cette fête cessa en 1379, époque à laquelle les Vénitiens durent penser à autre chose, la guerre de Chioggia battant son plein.

C'est le moment de noter que les Maries ne furent pas toujours en chair et en os mais furent remplacées à partir d'une certaine époque par douze figures de bois. Le peuple ne vit pas d'un bon œil un tel changement et il n'était pas rare de jeter derrière ces pantins des trognons de chou et d'autres immondices. En outre, quand il voulait tourner en ridicule quelque femme niaise, maigre, il prit l'habitude de la surnommer : "Marie de bois" (en italien: "Maria de legno" ou "Maria de tola")*, appellation encore vivante de nos jours

Quelques uns attribuent la même origine au mot "marionnette". Dans son histoire des marionnettes , Ferrigini raconte que les figurines de bois ci-dessus mentionnées étaient aussi appelées "marione" parce que plus grandes qu'au naturel. Dans la semaine des Marione, les marchands de jouets vénitiens mettaient en vente des modèles réduits de celles-ci. Ils les vendaient à grand prix et parce qu'elles étaient une réduction des Marione , on les appelaient des marionnettes

* siora = signora (vénitien) et tola = legno (vénitien)

Note : mot marionnette dérive certainement de Marie

Selon l'encyclopédie du spectacle (Rome 1960), il dérive bien du vénitien "Marie de tola"

Selon le dictionnaire étymologique italien (Battisti et Alessio, Florence 1952) ,le mot marionnette viendrait du français marionnette, de Marion, diminutif de Marie

Ceci en ce qui concerne le mot, car l'art d'articuler des pantins tenus par des fils était en usage déjà chez les grecs et les romains

 

II

LES "CASSELIERS"

Ceux qui se distinguèrent le plus dans la récupération des épouses kidnappées furent les "casseliers" (fabricants de caisses).Caisses dans lesquelles elles mettaient tout ce que leur apportaient en dot leurs maris. Le temps passant ces caisses se firent plus belles, plus grandes, peintes par de grands maîtres et marquetées d'ébène, d'ivoire et de nacre.

Certaines d'entre elles pouvaient encore se voir le siècle dernier dans quelques vieilles familles, avec les traces de l'enchâssement des pierres précieuses

Mais revenons aux casseliers : on dit que ce fut eux qui, par leurs prières, obtinrent du doge, en récompense de leur talent, la visite annuelle à l'église Santa Maria Formosa, proche de là où ils résidaient. La calle s'appelle toujours calle della Casseleria. On dit aussi que le doge opposa, pour plaisanter, à leur demande : "Et s'il pleuvait ? Et si nous avions soif?"

Ce à quoi ils répondirent : "Nous vous donnerons des chapeaux pour vous couvrir, nous vous donnerons à boire" .

C'est là l'explication à la coutume du doge de monter, après la visite à S. Maria Formosa, à l'habitation du curé de ce quartier où il recevait deux courges remplies de malvoisie avec deux oranges et des chapeaux de papier avec les armes du pape, du doge et du curé.

III

LES PREMIERES FOURCHETTES DE TABLE

 

Le doge Domenico Selvo avait épousé en 1077 Teodora, sœur d'Alessio, empereur d'Orient.

Assailli par les Normands, il demanda l'aide de son beau frère, qui dans un premier temps, remporta quelques victoires mais fut finalement battu à Corfou. C'est pourquoi il fut destitué par le peuple et obliger de se retirer dans un couvent.

Variées étaient les accusations qu'on portait contre lui, l'une étant son ambitieux mariage avec la princesse grecque. Le luxe royal de celle-ci avait déplu dès son arrivée au Rialto; Elle s'abandonnait à une vie extrêmement lascive, se lavant tous les jours avec des eaux parfumées, parfois même avec la rosée qu'elle faisait recueillir par ses esclaves. Ce n'est pas surprenant que le peuple considérât comme châtiment céleste la sale maladie qui l'emporta au milieu des plaies et de la putréfaction.

Parmi les coutumes qu'importa de Byzance cette dogeresse, il y a celle de ne jamais porter la nourriture à sa bouche avec les doigts mais avec une espèce de fourchette en or. Voici comment Venise connut l'usage de la fourchette bien avant la France où elle fit son apparition seulement en 1379.

 

IV

LE MEDAILLON DE MARBRE A SAN PANTALEONE

 

Sur le campiello Angaran, à S. Pantaleone, on voit sur le mur extérieur d'une maison un médaillon de marbre, représentant un empereur d'Orient en costume. En feuilletant les chroniques, nous apprenons qu'en 1256, le général Lorenzo Tiepolo ayant été envoyé combattre les génois, quelques uns de ses parents et amis se moquaient de lui, le considérant comme homme peu apte à l'entreprise et disaient : "Si tu parviens à battre les ennemis en Acrie, envoie nous une pierre qui atteste de ton triomphe". Et Tiepolo gagna et l'on veut que la pierre du fort Montgioia qu'il envoya à Venise soit celle-ci. .Il est pourtant vrai qu'on puisse douter de son identité puisqu'une certaine chronique dit que Tiepolo y fit sculpter le médaillon une bombarde, une autre l'image de son vaisseau amiral.

En outre, selon Barbaro, la pierre fut posée sur le pavement entre le portique de l'église S. Pantaleone et la maison d'un des railleurs de Tiepolo, afin que celui-ci, en se rendant aux offices puisse toujours l'avoir sous les yeux. Même Sansovino dans son livre "Venetia" affirme qu'elle existait sous le portique de l'église, mais que, à son époque, on ne la trouvait déjà plus.

L'empereur d'Orient représenté avec les insignes du pouvoir dans le médaillon du campo Angaran est probablement Léon VII, dit le philosophe, qui régna de 886 à 911

 

V

LES BLASPHEMATEURS

 

Jusqu'en 1261, le Conseil Majeur condamnait ceux qui avaient blasphémé contre Dieu, la Vierge Marie ou les saints à payer une amende de trois lires. S'ils ne pouvaient payer, ils étaient jetés à l'eau. Cependant, en 1270, considérant comme excessive la punition de l'eau, elle fut remplacée par celle du pilori (exposition à la risée).

Malgré tout, les Vénitiens ne s'abstinrent pas de cette mauvaise habitude. Priuli, dans ses Mémoires manuscrites (1502) rappelle que : A Venise, il était difficile de se débarrasser de deux choses : le blasphème, en usage à tous les degrés, et les vêtements à la française, dont l'usage était trop ancré, encore que la nation fut ainsi haïe par toute l'Italie.

Plus fortes se firent alors les peines contre les blasphémateurs et on créa une magistrature adaptée, dite "Exécuteurs contre la blasphémie" . Sanuto raconte que trois individus, qui, un jour de la semaine sainte, se mirent à blasphémer dans l'auberge Bo à Rialto, furent condamnés le 5 mai 1519 à avoir la langue coupée face à la même auberge , les yeux arrachés, la main droite coupée et à être pour toujours bannis. Dans de nombreux cas, les supplices décrits étaient couronnés par le supplice extrême. Quant aux prêtres, il y avait pour eux la "cage". On les enfermaient dans une cage (cheba) , de bois, équipée de fers, accrochée à mi-hauteur du campanile de Saint Marc, où ils étaient exposés jour et nuit, aux intempéries, pour toute la vie ou pour un temps fixé, recevant leur nourriture quotidienne par l'intermédiaire d'une cordelette qui partait du bas.

Célèbre parmi les prêtes blasphémateurs mis en cage, fut Don Agostino de l'église de S. Fosca, dont on conte l'aventure dans le "Lamento di prè Agostino"

Voici le prête qui a blasphémé

Contre Dieu, les saints et la Vierge pure

C'est pour cette raison qu'il est là

Il fut mis en cage en 1542

Le "Lamento di prè Agostino" , mis en cage et condamné au pain et à l'eau est un très rare opuscule de 4 feuilles, dont on a reproduit ici le frontispice. Il n'est pas daté. Bartolomeo Gamba dans sa série d'écrits en dialecte vénitien, le pense de 1518. Mais la chronique de Barbo nous informe qu'un prêtre Agostino de S. Fosca fut condamné en 1542 à être enfermé dans la cage du 8 août à fin septembre.

 

VI

LE PAVEMENT DE LA PLACE SAINT MARC

Dans les premiers temps la place Saint Marc était un jardin où poussaient en désordre l'herbe et les arbres. Selon le chroniqueur Dandolo, elle fut pavée pour la première fois en terre cuite en 1267. Les chroniqueurs se taisent ensuite sur ce sujet jusqu'en 1392, où ils racontent que le doge Antonio Venier fit paver la même place avec des pierres cuites, disposées en carré séparées par des bandes de marbre. Un des chroniqueur s'exprime ainsi : Ces petits carrés étaient du plus bel effet, parce séparés les uns des autres par des pierres de couleur vive, mises en saillie. Ces petits monticules un peu arrondis étaient des plus agréables aux regards, mais très mal commodes pour marcher , très désagréables pour les promenades. Monter et descendre continuellement incommodait les gens.

Sur les bandes on pouvait lire plusieurs inscriptions concernant les artisans qui, le samedi, jour de marché, venaient s'y installer. Nous en avions un exemple même sur le dernier pavage, relatif aux cordonniers.

Suivirent les pavages de 1495, de 1566 ensuite restauré en 1626 et celui tout en pierres vives de 1723 sur un dessin de Tirali, lequel subsista jusqu'au pavement actuel réalisé en 1893.

 

Les travaux commencèrent en 1723 et se terminèrent en 1735. Le dessin des bandes proposé par Tirali était bien différent. Celui que l'on peut voir encore aujourd'hui reproduit le schéma de l'architecte pour la Piazzetta

 

VII

LA LOGGETTA DU CAMPANILE DE SAINT MARC

 

Nos guides ne parlent que de la dernière construction de la loggetta, œuvre de Sansovino en 1540 et taisent tout à fait les constructions antérieures. Voici ce qu'elles furent. Selon le chroniqueur Magno, après l'abdication de Jacopo Contarini, survenue en 1280, on voulut pour doge Giovanni Dandolo. Quelques personnes du peuple le soulevèrent à bout de bras et le portèrent au palais. Il se trouvait alors dans la loggetta près du campanile de Saint Marc.

Cette loggetta existait déjà en 1300 et on dit dans la chronique Magno que, le complot de Marino Bocconio étant éventé, il était imposé aux procurateurs, pendant que se tenait le conseil, de rester dans la petite loge de Saint Marc, près du campanile, de manière qu'ils entendent les décisions et les portent au Sénat et à la Seigneurie.

La loggetta fut reconstruite en 1436 après un incendie, qui détruisit plusieurs boutiques de forgerons adossées au campanile.. La chronique Venier en fait mémoire en racontant que le papa Eugène IV ayant obtenu deux galères de la république, envoya deux légats à Venise, qui le 30 avril 1489 installèrent un comptoir dans la nouvelle loge du campanile pour y amarrer leurs galères.

Ensuite, cette construction réduite en ruines par la furie de la foudre en 1489, reconstruite, elle dura jusqu'à 1511, époque à laquelle, au dire du Sanuto, elle se fracassa entièrement en un amas de pierres pendant un tremblement de terre.

On tarda alors à la reconstruire, jusqu'en 1540, année où elle resurgit, œuvre de Sansovino, telle que nous pouvons la voir aujourd'hui.

La loggetta de Saint Marc fut dans les premiers temps réservée à la conversation et aux réceptions des patriciens. Puis comme nous l'avons vu avec Magno, elle servit pour les séances réduites des procurateurs de Saint Marc pendant les séances du Conseil.

Une telle disposition fut renouvelée en 1569, les Procurateurs de Saint Marc devant être au nombre de trois (un mois ceux de la Supra, le mois suivant, ceux de l'Ultra et le troisième mois, ceux de la Citra)

 

La reconstruction de Sansovino dura de 1537 à 1549. Mais la terrasse avec la balustrade devant la façade fut ajoutée plus tard en 1663. La loggetta fut détruite lors de l'écroulement du campanile, le 14 juillet 1902. Quand elle fut reconstruite, elle fut revêtue de marbre, même sur les faces latérales, qui jusqu'alors avait conservé leurs parures originelles de briques

 

VIII

LES PUITS DE LA PLACE SAINT MARC

 

Nos pères, qui dans les usages, prêtaient plus d’attention aux commodités qu’au décor, créèrent à différentes époques des puits sur la place Saint Marc. Un décret de 1283 fait mention d’un puits à l’entrée de l’arc qui donne accès aux Mercerie. Un document de 1361 fait foi que sur la place existaient plusieurs puits. En 1445 la Seigneurie ordonne l’installation d’un grand puits à l’entrée de la place. Sanuto parle en 1494 de deux puits creusés sur la place (mais il s’agit peut-être de simples restaurations), alors qu’à la même date Malipiero et Magno ne parlent que d’un seul puits. Dans des époques plus proches, on ne fait mention que du puits, au fond de la place vers S. Giminiano. Nous savons qu’en 1548, il était en tellement mauvais état que, non seulement on ne pouvait en boire l’eau, parce que puante, mais qu’il était aussi le cause d’un air pestiféré rempli de grosses mouches. En 1588, nous apprenons qu’il est nettoyé et que l’opération fut répétée en 1620 parce qu’il était rempli jusqu’au sommet d’immondices qui dégageaient une odeur fétide. Ensuite, on n’en parle plus ; comme les autres il sera détruit.

On retrouva des traces des deux puits mentionnés qui existaient sur la place Saint Marc (particulièrement le dernier) à l’occasion de la récente pose du pavage de la place.

 

IX

L'USAGE DES CHEVAUX DANS LA CITE

Autrefois, comme sur la terre ferme, on allait à cheval dans les rues de Venise, parce que les rues n'étaient pas encore pavées ou seulement recouvertes de terre cuite et parce que les ponts construits en bois étaient plats et sans marche.

La cloche qui sonnait une demi-heure avant trois heures pour appeler les nobles au Conseil s'appelait "Trotera" , cela parce que au son de la cloche, ils se hâtaient de mettre au trot les mules qu'ils montaient.

Il existe une loi de 1287 selon laquelle en raison de l'étroitesse des rues et de la grande affluence, il était interdit à tous de monter à cheval dans les Mercerie, sauf aux étrangers qui venaient d'arriver.

Cette loi fut modifiée en 1291, comme on peut le déduire à la lecture de Sansovino. On y ajouta que celui qui venait du Rialto devait attacher son cheval au figuier qui existait sur le Campo di S. Salvatore et continuer le voyage à pied jusqu'à Saint Marc.

Ensuite il fut interdit de manier les armes dans les rues, de tenir les chevaux à la main sans harnachement sur le tête et le corps, sans collier de grelots.

Les chroniqueurs racontent que Lorenzo Cesti, ou, selon d'autres le doge Steno avaient de beaux chevaux, de beaux fiacres et qu'il chevauchait souvent dans Venise avec de nombreux gentilshommes.

La tradition veut même que les écuries ducales étaient situées là où aujourd'hui sont les locaux de l'auberge du Chapeau

Nous avons trace de chevaux dans les Mercerie une dernière fois par le chroniqueur Magno, lequel écrit : le 23 décembre 1422 la duchesse de Ferrare vint à Venise avec deux de ses fils. Le doge voulut la rencontrer empruntant comme à l'habitude le Bucentaure mais du venir le 29 à la Seigneurie à cheval à travers les Mercerie, ne pouvant venir en barque sur les canaux pris par la glace. Elle partit le 30.

L'usage des chevaux alla alors en déclinant peu à peu

 

X

LES MARCHS

 

Le marché le plus ancien était certainement celui qui avait l'habitude de se tenir chaque samedi sur la place voisine de l'église San Pietro d'Olivolo ou du Castello et qui, par privilège des tribuns et ensuite des premiers doges, devait être exempt de toute taxe. A ce marché accourait principalement l'équipage des navires ancrés dans le port voisin de S. Nicolo pour se procurer tout ce dont ils avaient besoin.

Un autre antique marché était celui de S. Giovanni in Bragora, dont le nom, selon certains, aurait pour origine la parole grecque "agora" qui signifie marché.

On fait mention du marché de S. Polo à partir de 1301 dans une sentence des Seigneurs de la Nuit contre un malfaiteur qui avait coupé la bourse à une dame pour lui voler. Ce marché avait lieu d'abord plusieurs fois par semaine, mais se limita ensuite au mercredi.

Mémorable ensuite le marché qui, depuis 1299, avait lieu le samedi sur la place Saint Marc, où comme nous l'avons précédemment signalé, on pouvait lire sur le pavage les noms sculptés des métiers qui occupaient des places particulières. Un voyageur allemand du XVème siècle décrira notre place comme un pavage de lettres. La République étant tombée, le marché de Saint Marc se tint le samedi à San Polo, à la place du marché qui s'y tenait le mercredi.

A propos des marchés, il n'est pas à négliger une curiosité : ceux-ci s'appelaient dans un temps plus ancien "bazars". Nous en avons témoignage dans les "Misti" du Conseil des Dix . On y lit à la date d'août 1392 les paroles suivantes : on trouvera des "ronconi" (armes blanches) au bazar du samedi et dans les merceries à divers prix.